Chaque matin, avant que le soleil ne dore les toits du village, elle installe sa petite table en bois sous le vieux marronnier. Une nappe à carreaux, un panier d’osier débordant de fraises encore perlées de rosée, et ce sourire — discret, mais franc — qui fait revenir les habitués. Elle ne parle pas beaucoup. Juste ce qu’il faut. « Elles sont sucrées aujourd’hui. Goûtez-moi ça. » Et les gens goûtent. Et les gens reviennent. On dit qu’elle cultive ses fraises elle-même, derrière la maison aux volets bleus, là où le jardin s’étire jusqu’au ruisseau. On dit aussi qu’elle a connu d’autres vies : couturière à Paris, serveuse à Bruxelles, rêveuse à Rome. Mais ici, elle est juste la marchande de fraises. Et ça lui va bien. @maryse31